Le baptême
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LA VALEUR DU BAPTEME

Pasteur A. Boulagnon

Nous parlerons ce matin de l’engagement et de la valeur que constitue le baptême. Nous ouvrirons nos Bibles et nous lirons dans 1 Pierre 3/18-22 : « Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l'Esprit, dans lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison,  qui autrefois avaient été incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé, pendant la construction de l'arche, dans laquelle un petit nombre de personnes, c'est-à-dire huit, furent sauvées à travers l'eau.

Cette eau était une figure du baptême, qui n'est pas la purification des souillures du corps, mais l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus Christ, qui est à la droite de Dieu, depuis qu'il est allé au ciel, et que les anges, les autorités et les puissances, lui ont été soumis. »

Je m’adresserai d’abord aux futurs baptisés, mais cela va aussi rappeler aux anciens un autre temps, le baptême qui a été le vôtre. Pour ma part, cela fera 50 ans que je suis baptisé. Je crois que cet engagement, où nous avons conclu une sorte de pacte avec Dieu est quelque chose d’important, il est comme un jalon qui nous empêche ensuite de faire marche arrière.

Alors à quoi sert le baptême ? Qu’ajoute-t-il à l’acte de foi qui nous fait naître à la vie nouvelle ? Est-il utile ou même nécessaire de se faire baptiser ? Que peut encore y ajouter un acte matériel ? Telles sont les questions qu’un croyant peut se poser et auxquelles nous essaierons de répondre en partie.

Les opinions sur la valeur du baptême sont très partagées. La réalité biblique ne se laisse enfermer dans aucune de nos théories humaines. Certains disent que ce n’est pas la peine de prendre le baptême, d’autres au contraire le prônent jusqu’à dire que le baptême sauve, cela n’a rien à voir avec l’Ecriture, c’est parce que nous sommes sauvés que nous prenons le baptême.

La valeur du baptême selon la Bible


Si le baptême n’est pas un sacrement qui nous confère une certaine grâce, s’il n’est pas indispensable à notre salut, quelle est alors sa valeur pour le chrétien ? Qu’ajoute-t-il au simple acte de foi que les uns et les autres nous avons fait en son temps ? D’après la Bible, le baptême est :


  1. Un engagement à l’égard de Dieu, de l’Eglise, des frères et sœurs qui composent le Corps de Christ.

  2. L’expression extérieure et visible d’une expérience auparavant réalisée à l’intérieur de notre être.

  3. Une occasion de confesser sa foi en public.

  4. Une prédication en acte.

  5. Une occasion, au moment du baptême, d’un examen de la foi, pour faire le point.

  6. Une aide pour la sanctification et pour les anciens il rappellera les engagements pris en son temps.

  7. Un acte d’obéissance : obéir à ce que Dieu nous demande de réaliser.

Un engagement


1 Pierre.3/21 : « Cette eau était une figure du baptême, qui n'est pas la purification des souillures du corps, mais l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus Christ, »


Tout le Nouveau Testament présente la foi comme un engagement résolu, courageux et sérieux au service de Jésus-Christ. Le baptême est comme la signature officielle de cet engagement.


 Qu’est-ce qu’un engagement ?
C’est l’action de se lier par une promesse,
c’est une convention qui nous fait entrer où nous ne sommes plus tout à fait aussi libres qu’auparavant. La vie moderne nous offre beaucoup d’exemples d’engagements :

  1. L’engagement volontaire du soldat dans l’armée, 2. Les contrats de travail ou d’apprentissage, 3. Les fiançailles en vue du mariage…


 Les deux aspects d’un engagement
Dans tous ces engagements
, nous trouvons deux aspects : un aspect négatif qui est une sorte de renonciation à une certaine forme de liberté, puis un aspect positif qui est un oui à l’option que nous avons choisie, par exemple :

  1. L’aspect négatif

  1. a) Le soldat qui s’engage, renonce à sa liberté de civil, et à toutes les autres possibilités d’emploi de ses jeunes années, autrefois on s’engageait pour cinq ans.

  2. b) L’ouvrier qui contracte un engagement n’est plus libre de travailler où il veut ou d’accepter d’autres offres d’emplois à moins de résilier son contrat. On perd une certaine forme de liberté.

  3. c) Celui qui se fiance ou se marie renonce à la fois à sa liberté de célibataire et à tous les autres partis qui pourraient se présenter à lui, il a fait un choix, il est engagé.

  4. d) L’engagement du baptême comporte aussi, en premier lieu cet aspect négatif. Celui qui demande le baptême signifie par là qu’il renonce à sa liberté de choix. Il dit par son baptême « J’ai choisi » ; « J’ai bien pesé le pour et le contre, j’ai bien examiné, comparé les avantages du monde et ceux que m’offre Jésus-Christ, et je n’ai pas voulu rester plus longtemps dans l’indécision.

J’ai fait mon choix et je m’engage. Je crois que le baptême est un engagement qui prend non seulement ce temps mais aussi l’éternité. Quand nous nous engageons avec Dieu, ce n’est pas pour un instant, mais pour l’ensemble de notre vie terrestre et aussi pour notre vie céleste.

Je vais lire trois textes pour vous montrer que le baptême est réellement un engagement par rapport à Dieu pour ce temps et l’éternité : (Gal. 6/14) : « Le monde est crucifié pour moi comme je le suis pour le monde. » (Marc. 8/34) : « Si quelqu’un veut venir après Moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il Me suive. » (Luc. 9/23) ajoute : « Qu’il se charge chaque jour de sa croix … » (2 Tim.2/4) : « Il n’est pas de soldat qui s’embarrasse des affaires de la vie s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé. » Nous retrouvons ici cet engagement.

Comme tout engagement, la conversion représentée par le baptême, porte d’abord ce cachet négatif : renoncement, oubli, mort à ce que nous avons pu aimer ou espérer des choses de la vie. Cependant, ce renoncement n’est que l’acte de couper les amarres pour que le bateau de notre vie puisse voguer vers de nouveaux horizons.

Je pense souvent à cet exemple : Il vaut mieux un bon vieux rafiot qui s’avance effectivement en pleine mer qu’un magnifique paquebot qui reste au port et qui va finalement rouiller. Cet engagement de la foi avec le Seigneur est un peu ce bon vieux rafiot, il peut prendre un peu l’eau de temps en temps et il faut écoper, mais néanmoins il s’avance en pleine mer, il n’a pas peur d’affronter les vagues de l’océan de la vie et il va de l’avant quand même.

  1. L’aspect positif


Ce côté positif de l’engagement
est le plus important. Il est un don de soi à quelqu’un, c’est une condition première pour recevoir bien plus qu’auparavant et pour trouver dans cette nouvelle situation : épanouissement et réalisation de sa vocation, je ne parle pas de vocation pastorale mais nous sommes en tant que chrétiens voués au Seigneur, notre vocation est d’être des témoins de Jésus-Christ déjà dans notre famille, dans la société où Dieu nous place et aussi dans l’église où nous sommes accueillis.

Ainsi la note dominante de l’engagement est la joie et l’espérance couvrant les accords mineurs que le renoncement a pu suggérer.

Certains ont pu faire un mauvais calcul, ils ont comparé le positif et le négatif et ont vu davantage de négatif au fait de s’engager avec Dieu que de positif. C’est une incompréhension de leur part parce que quand vous allez lâcher les perles de « monoprix » vous allez trouver la perle de grand prix avec le Seigneur Jésus.

Ce que vous lâchez n’est rien du tout, tout ce sur quoi vous comptiez, en quoi vous espériez ce n’est que de la pacotille. Quand vous avez accepté Jésus-Christ, quand Il a planté un jalon dans votre vie, celui-ci vous empêchera ensuite d’aller à la dérive dans les moindres détails de votre vie.

Je reprends mes exemples : le soldat va se lier à l’armée, l’ouvrier se liera à son employeur, le mari ou l’épouse se donnera à son conjoint. Le baptême exprime lui aussi le don de soi à Jésus-Christ. Notre renonciation au monde n’a de valeur que parce qu’elle nous libère pour nous permettre de nous donner au Seigneur Jésus-Christ.

Le baptême est l’acte par lequel on passe publiquement dans le camp de Dieu, c’est quelque chose qui est donc officialisé au vu et au su de l’église et de tous. La première signification du baptême est donc celle d’une union avec Christ. (Rom.6/3-8 et Col.2/12-13)


Le baptême constituera une sorte d’osmose, on sera un avec Lui. Je sais bien, au début de notre vie chrétienne, nous ne sommes pas tout à fait conscients de ces choses, nous commençons en tant qu’enfants de Dieu à tout apprendre. C’est la première marche d’une ascension d’un grand escalier qui monte vers le Seigneur Jésus et c’est marche par marche que l’on accède en haut de cet escalier.

Pour l’instant, tous ensembles, les jeunes comme les plus âgés, nous sommes en marche, personne n’est encore arrivé. De temps en temps dans les escaliers il y a des paliers et il faut en tenir compte, le palier est fait tout simplement pour se reposer quelques secondes quand vous êtes un peu essoufflés, avant de continuer l’ascension.

Le baptême est la toute première marche qui va nous engager dans cette vie chrétienne et vous verrez que c’est extraordinaire de confier sa vie à Dieu, marche après marche vous vérifierez que Dieu reste avec vous, Il les monte avec vous. Si vous êtes un peu essoufflés, Il va vous tendre une main secourable pour vous permettre d’aller un peu plus loin pour monter cet escalier.

Les privilèges liés à cet engagement


C’est ce don qui permettra d’avoir part aux avantages de la position nouvelle. Le soldat qui s’est engagé, trouvera la sécurité matérielle et participera à la gloire des victoires. L’ouvrier pourra jouir du fruit de son travail. Les époux goûteront les joies de la communion familiale.

Ainsi le chrétien qui s’engage à suivre Jésus-Christ et qui se donne à Lui, participe déjà en espérance à Sa victoire finale et à celle de Son armée, c’est Lui qui est le Capitaine, Il mène le Corps de Christ en avant. En tant que Corps de Christ nous constituons une armée en marche, il y a aussi les blessés du chemin, nous ne sommes pas tous au top niveau jour après jour, il faut avoir l’honnêteté de le reconnaître.

Le fait d’être ensemble nous fait du bien, quand j’entends les louanges le dimanche matin de mes frères et de mes sœurs, cela me fortifie et quelles que soient les circonstances de ma vie, j’aime entendre les autres qui sont en bonne forme physique, en bonne forme spirituelle, cela donne du baume au cœur.

Par cet engagement qu’est le baptême, le chrétien entre dans la famille de Dieu ici-bas, dans l’église, dont il partagera les joies et les privilèges et parfois aussi les peines. Le Corps de Christ que constitue l’église locale est le reflet des choses de la vie, il y a de nombreuses joies et des peines.

J’avoue très franchement que j’ai une réelle peine de voir des chrétiens ou des chrétiennes stopper leur marche en avant et faire marche arrière. L’engagement du chrétien ne le cloître pas dans un monde « conventiculaire », mais il montre par sa vie et son témoignage qu’il existe une autre façon de vivre ici-bas et pour l’éternité. Un vrai chrétien ne possède pas d’œillères. Mathieu 10/22 dit : « Quiconque Me confessera devant les hommes, Je le confesserai devant Mon Père qui est dans les cieux. »

Que veut dire : confesser Jésus-Christ devant les hommes ? C’est ne pas avoir honte de dire : Je suis chrétien, j’appartiens à Jésus-Christ, ma vie Lui est consacrée. Tout en gardant une certaine liberté d’expression, notre vie doit être guidée par la puissance du Saint-Esprit et nous amener à prendre racine dans ce que Dieu dit et non pas dans ce que les hommes racontent, il faut avoir des racines bibliques pour sa foi. Le fait d’avoir nos cœurs plantés dans la Bible nous empêchera de dérailler.

Jésus se place aux côtés de celui qui se déclare pour Lui et Il intercède en faveur de celui qui Lui fait entièrement confiance (Rom.9/34 ; Héb.7/2). Dans tous les engagements un acte solennel, une signature ratifie la promesse par laquelle nous nous sommes engagés. Le baptême aussi est un acte solennel, une signature publique, donnée non d’une main légère, mais de tout notre être à la promesse de suivre Jésus-Christ.

Le baptême se passe dans l’église, devant Dieu, devant les frères et sœurs réunis et devant Satan pour bien lui montrer que l’on ne lui appartient plus mais que l’on appartient à Jésus-Christ. Le fait de plonger celui qui va être baptisé dans l’eau est le symbole d’une vie passée que l’on enterre, et le fait de le relever est le symbole d’une vie de résurrection, c’est une page blanche qui s’ouvre et une vie nouvelle qui commence.

Les conditions d’un engagement valable


Pour être valable l’engagement du baptême doit avoir été conscient, libre et volontaire ; il doit être désiré. Partout dans le Nouveau Testament, le désir du baptême et la libre décision de se faire baptiser, précède l’acte. C’est une libre décision de chacun d’entre nous.

A quoi nous lie notre engagement de prendre le baptême ?


Le baptême est la signature solennelle et publique de notre engagement dans les rangs des soldats de Jésus-Christ. Nous chantons volontiers et avec allégresse aux cérémonies de baptêmes le cantique : « Jusqu’à la mort nous Te serons fidèles… » mais, le problème est que pour tenir cette promesse, certains s’essoufflent en chemin, restent sur le bord de la route ou retournent en arrière. Il faut être conscient de ce que l’on chante autant de ce que l’on vit.

Si l’on s’essouffle un peu, il faut le plus rapidement possible faire un demi-tour vers Dieu et dire : « Seigneur, viens à mon secours ! » Le (Ps.37/5) dit : « Remets ton sort à l’Eternel et Il agira. »

Sommes-nous conscients du vœu que nous prononçons ? Savons-nous quels temps nous attendent, dans quelle guerre notre fidélité au divin Capitaine sera éprouvée ? Quand on quitte Satan et ses sbires, quand on lâche sa main pour prendre celle du Seigneur, ne soyez surtout pas étonnés d’être attaqués dans votre âme, dans votre corps, dans votre conscience.

Il vous dira : « Tu ne vas pas tenir le coup, tu te leurres… » Il y a une certaine mesure de tests pour voir si vous tenez les tout premiers chocs après votre engagement justement. Ne soyez pas étonnés qu’après votre baptême, vous ayez des circonstances tout à fait pénibles à vivre.

C’est le moment de mettre en pratique ce que vous venez de dire : « Je me suis engagé avec le Seigneur, quelles que soient les circonstances que je traverse. » L’ouvrier après avoir signé son contrat de travail, doit à son patron son temps, ses forces et son intelligence. En ce qui concerne le soldat il en va de même, il s’est engagé pour le meilleur et le pire, et nos talents, nos énergies et notre temps appartiennent désormais à Jésus-Christ.

Ce que nous sommes, ce que nous avons, tout Lui appartient. Nous Lui sommes redevables non seulement parce qu’Il nous a sauvés, mais Il est libre d’en disposer à Sa guise.

Dans (2 Tim.2/15) l’apôtre Paul s’adresse à Timothée, il lui dit ceci (on rejoint là le monde ouvrier) : « Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir. » Je crois que nous sommes ouvriers avec Christ et non seulement ouvriers pour Lui.

 Le jour de leur mariage les époux se jurent fidélité, assistance et amour jusqu’à la mort. Et dans (Apoc.2/10) il est dit : « Sois fidèle jusqu’à la mort et Je te donnerai la couronne de vie. » Nous vivons dans un siècle où il semble que l’homme ait, plus que jamais, peur de s’engager non seulement avec Dieu mais dans tous les domaines. Le christianisme de Jésus-Christ, au contraire, réside tout entier dans l’engagement.

Quand on s’engage, on ne s’engage pas pour un instant, de même que lorsqu’on se marie, ce n’est pas pour divorcer l’année suivante. La ponctualité est quelque chose d’important avec le Seigneur, quand Il reviendra, si vous arrivez cinq minutes en retard, Il ne sera plus là et vous resterez ici-bas.

Dieu s’est engagé pleinement dans l’Incarnation et dans l’œuvre de la Rédemption, c’est Lui qui a fait le premier pas et Il s’est engagé ensuite à nous garder fidèles jusqu’au bout. Il s’attend à ce que l’homme réponde par un même engagement tout aussi entier à l’offre de la grâce qui lui est faite.

 Le chrétien naît lorsqu’il répond « oui » à l’appel du Sauveur, c’est là que commence la naissance, celle-ci est enregistrée officiellement dans l’état civil céleste le jour où le « oui » est proclamé publiquement lors de l’engagement baptismal. Quand j’ai pris cet engagement avec le Seigneur, 50 ans auparavant, j’ai dit : «

 Puisque j’étais de cette trempe-là avant, un « oui » pour moi était « oui » ! Ce sera oui, avec Toi Seigneur jusqu’au bout !» Le baptême est un jalon qui est planté dans notre vie et quand les vagues de la vie voudront nous engloutir, il faut savoir que nous avons dit un « oui » au Seigneur, en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! »

Dieu a signé le contrat avec le sang de Jésus-Christ, de notre côté c’est le « oui » avec notre parole, mais il y a un contrat signé des deux côtés. Nous pouvons être certains pour ce qui concerne le Seigneur qu’Il tiendra Ses engagements jusqu’au bout du voyage, ce qui n’est pas certain, ce sont nos engagements que nous risquons parfois de ne pas tenir dans la totalité.

Le Seigneur n’a pas besoin de soldats de parade, d’ouvriers amateurs ou de fiancés capricieux qui reculent éternellement devant un engagement sérieux à prendre en vue du mariage. Il a besoin d’hommes et de femmes sur qui Il puisse compter, qui soient là au moment de la bataille ou du travail et qui apportent à Son offre d’union un « oui » décidé, prononcé avec ferveur et joie.

Aussi est-ce aux soldats qui ont combattu le bon combat de la foi qu’Il réserve la couronne de justice (2 Tim.4/8). C’est aux ouvriers actifs qu’Il adresse ces paroles d’encouragement : « Cela va bien, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de Ton maître. » Et c’est la fiancée vigilante et résolue qu’Il invite aux noces de l’Agneau. Nous n’avons certainement pas épuisé les significations et les valeurs du baptême. Nous avons surtout mis l’accent sur l’engagement qu’il constitue aux yeux de Dieu.

Il est fort possible que nous n’ayons pas encore une compréhension totale de la valeur du baptême, mais comprendre plus ou moins la valeur et la portée d’un ordre ne nous dispense pas d’obéir. Au front, aucun soldat n’exige de son capitaine un cours de stratégie ou des explications sur l’opportunité de l’offensive, l’ennemi en profiterait bien vite. Le soldat obéit sans discuter et attaque.

Dans la vie chrétienne nous n’avons pas forcément tout compris, et pourtant ce qui est notre désir est d’obéir sans hésitation ni murmure, même sans comprendre parce que nous savons que le Seigneur a pensé à toutes choses sans exception aucune.

Quand Il nous donne un ordre, Il a bien réfléchi aux conséquences de cet ordre et nous pouvons avancer car Il sait que nous pouvons l’exécuter. Si Naaman avait attendu d’avoir compris le pourquoi, le mode d’action de son immersion dans le Jourdain, il serait retourné lépreux dans son pays.

Comme la Sainte Cène, le baptême annonce « La mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne. » (1 Cor.11/26) mais il proclame aussi que cette mort fut suivie d’une résurrection. Le baptisé déclare qu’il a fallu que Christ meure et ressuscite pour qu’il puisse être justifié.

 Il annonce aux inconvertis que la vie avant la conversion n’a aucune valeur devant Dieu, mais il leur dit aussi que celui qui accepte de mourir avec Christ ressuscitera également avec Lui à une vie nouvelle.

Accepter de mourir par anticipation est le seul moyen d’éviter la mort éternelle. Plus d’un chrétien rétrograde a été déjà repris et remis sur les rails ou sur le chemin de la guérison intérieure en assistant à une séance de baptême.

Le baptême oblige le candidat, tout d’abord à s’examiner lui-même (2 Cor.13/5), à faire le point sur son état spirituel, à relire peut-être toutes les déclarations bibliques sur le baptême et à se placer en face des exigences de la Parole de Dieu.

Il se posera certainement des questions comme : « Suis-je prêt à m’engager sur ce chemin étroit, à marcher d’une manière digne de la vocation qui m’a été adressée, à m’intégrer à ma place dans le Corps de Christ qu’est l’église locale ? Quels sont au fond les motifs qui me poussent à demander le baptême ?

 Suis-je prêt à témoigner de ma repentance et de ma foi devant l’église et devant le monde ? Nul doute que le seul fait de s’interroger ainsi fasse du bien à celui qui s’y soumet en toute honnêteté.

Enfin le baptême est un acte d’obéissance à la Parole de Dieu. Si aucune autre raison ne devait convaincre un enfant de Dieu de sa nécessité et de sa valeur, le seul fait d’avoir été ordonné par le Seigneur, doit lui suffire. Jésus n’avait pas besoin de prendre le baptême, Il n’avait aucun péché à se faire pardonner. Il dira : « Il est convenable que nous accomplissions ainsi toute justice. » Voilà ce qu’Il a dit.

Donc, l’ordre de baptiser ne fait-il pas partie du testament spirituel du Seigneur, de Ses dernières volontés transmises à Ses disciples avant de remonter auprès du Père ? (Mat.28/19) : « Allez, faites de toutes les nations des disciples ; baptisez-les au nom du Père, du fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que Je vous ai prescrit. »

Si Jésus est passé par-là, je ne vois pas pourquoi le baptême serait une question facultative. Donc, Jésus Lui-même s’est fait baptiser par obéissance à l’ordre divin (Mat.3/15). Les apôtres, non seulement ont obéi eux-mêmes à l’ordre du Seigneur en se faisant baptiser mais ils ont ordonné de baptiser les nouveaux convertis (Act.10/48)

Personne ne peut attaquer la dignité et la valeur du baptême, s’il est réellement un témoignage de la foi et de l’obéissance à la Parole de Dieu et à Jésus-Christ. En obéissant sur ce point comme sur les autres, on se place dans le grand courant spirituel qui aboutit au Royaume de Dieu réservé aux obéissants (Mat.7/21).

Ce baptême est une résurrection tout autant qu’un ensevelissement. C’est un commencement aussi bien qu’un achèvement, le début d’une vie nouvelle et pure aussi bien que la fin de la vie ancienne et sale. Le baptême des croyants, symbole du renouvellement du cœur et de la dépendance fidèle à l’égard de Christ, est aussi pour l’église l’instrument de son propre renouvellement et le signe de sa propre dépendance à l’égard de l’Esprit Saint.

A ceux qui vont prendre le baptême cet après-midi, je redis : Prenez courage, Dieu est fidèle dans tous les domaines, Il ne vous décevra jamais, même dans le creux des vagues, Il vous tendra une main secourable au temps convenable. Ne désespérez pas de Jésus, Il est fidèle, Il s’est engagé à venir à votre secours.

Jamais il n’a failli à Sa Parole. C’est Lui qui tient votre main, à moins que vous vouliez absolument rompre votre engagement, Il vous mènera à bon port quelles que soient les circonstances que vous traverserez. Faite-Lui confiance, car Il est un Père pour chacun d’entre nous.

AMEN