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EPITRE AUX PHILIPPIENS CHAPITRE 1

 

Pasteur R. Copin

 

 

C'est au cours de son deuxième voyage missionnaire, que l'apôtre a été conduit à porter l'Evangile en Macédoine (Actes 16/9-I0) suivant une direction bien précise du Saint-Esprit.

 

La ville de Philippe (Actes 16/12)


Première ville d'un district de Macédoine et colonie romaine, elle tire son nom d'un grand conquérant : Philippe de Macédoine, père d'Alexandre le Grand et devint colonie romaine après la décadence de l'empire Grec.

 

Il apparaît que c'est vers 50 que Paul et Silas entreprirent 1'évangélisation de la ville. La formation de cette Eglise est bien insignifiante (Actes 16/13-15) 1 personne convertie: Lydie la marchande de pourpre. Puis la conversion du geôlier et de sa famille. C'est dans une vive opposition que l'Evangile a été annoncé dans cette ville.

 

Paul y repassera lors de son troisième voyage missionnaire (Actes 20/1-2 - 20/3-6).


Est-ce les conditions difficiles dans lesquelles l'Evangile a été prêché qui ont motivé cela? Mais il y a entre les Philippiens et Paul des liens profonds d'affection, non seulement une communion d'esprit en la foi, mais une communion de cœur.

 

Il est fort possible que l'expérience personnelle des Philippiens leur ait ouvert les yeux sur la réalité du combat que représente 1'Evangélisation et qu'ainsi ils y aient pris une part active, soutenant l'apôtre par tous les moyens.

 

Cette Assemblée a été pour Paul une source de joie, par sa fidélité, son zèle, son dévouement, son esprit de libéralité et c'est parce que l'apôtre vient de recevoir une nouvelle libéralité de leur part qu'il leur écrit.

 

BUT DE L'EPITRE

 

Cette épitre est tout à fait différente des deux autres. Il n'y a pas là le danger qui guettait les Colo3siens, aussi y trouve-t-on peut de ces pensées doctrinales propres à cette épître, ou à celle d'Ephèse, l'on sent plutôt au travers de l'épître le cœur d'un homme qui s'ouvre librement pour ses amis intimes auxquels il veut faire partager les sentiments profonds de son âme envers Celui qui demeure le centre de toute vie spirituelle.

 

Cette Epitre est dite «Christologique» car son message exalte encore l'humanité et la divinité de Jésus-Christ, glorifiant son sacrifice et la profondeur de son humiliation, mais aussi la gloire de son élévation et de sa domination.

 

Ce n'est plus le théologien qui parle, mais le disciple qui a pénétré dans l'intimité du Maître et qui désire la faire partager à ceux qui se sont engagés dans le même chemin.

 

C'est l'expérience chrétienne dans son sens réel. Ce n'est plus la révélation des vérités qui éclairent pour établir dans le salut, mais c'est l'expérience pratique d'un cœur qui vit pour Christ.

 

C'est en prison que Paul écrit cette épître (de Rome certainement) vers 62. Ce qui la caractérise, c'est le mot joie. Les mots «joie» ou «se réjouir» reviennent 16 fois dans le texte. Il s'agit toujours de la joie dans la tribulation.

 

Le texte central de l'épître est :


Ch. 2/5 : «Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ »

 

Chapitre 1

 

L'EPITRE ELLE-MEME


Salutations

 

Paul et Timothée - Je fais remarquer la déférence que Paul a pour ses collaborateurs- Il les associe à son œuvre et les établit à leur place. Il demeure dans la pensée du corps le Christ ou chacun œuvre pour le Seigneur.

 

Serviteurs de Jésus-Christ : (esclaves)

 

Cette expression situe mieux le service à faire pour le Seigneur. L'esclave est celui qui appartient tout entier à son Maître, il en est le bien, il en dispose comme il lui plait. Mais cette pensée prend son caractère profond lorsqu'on la comprend dans le sens de l'Ecriture (Exode 2I/I-6).

 

L'apostolat, le ministère est un don de Dieu, mais la consécration est un don de l'homme à Dieu et il est clair qu'il y a un prix à payer (Il lui percera l'oreille).

 

Il est aussi remarquable de constater que Paul s'adresse toujours à l'Eglise et c'est aux Philippiens que pour la première fois il mentionne les Evêques et les diacres, mais aussi n'avons-nous pas sous nos yeux la véritable formation de l'Eglise avec ceux qui, en son sein, ont une charge spéciale.

Aux Evêques - Nous avons bien là la notion des ministères locaux. Evêques, anciens, surveillants, Presbytes.

 

 

Ces termes sont synonymes et désignent la même fonction qui est une fonction spirituelle par rapport aux diacres (serviteurs) qui ont une fonction matérielle.

 

Il est aussi important de remarquer que Paul appelle toujours les croyants « les saints» montrant ainsi la glorieuse position de toute créature qui est en Jésus-Christ.

 

QUE LA GRACE ET LA PAIX. Etc ...

 

Nous n'avons pas là une formule liturgique, ou protocolaire, mais bien l'expression d'une prière qui est comme la communication d'une bénédiction. Ces paroles que l'on retrouve dans presque toutes les épîtres de Paul, montre bien ce que l'Apôtre sait pouvoir obtenir de Dieu pour l'Eglise.

 

Grâce et paix à vous de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ.

 

Je voudrais mentionner le danger du formalisme, tomber dans ces formules toutes faites qui deviennent machinales qui créent un langage religieux, qui détermine une fonction, mais qui ont perdu la fraîcheur et la vie du témoignage de l'Esprit. Ceci peut être vrai pour toute notre vie spirituelle.

 

JE RENDS GRACE A MON DIEU

 

Cette expression est courante dans la bouche de l'apôtre. Il sait toujours apprécier l'œuvre de Dieu, la découvrir même au travers de tout ce qui ne va pas.

 

Nous tombons trop souvent dans le piège du négatif, considérant ce qui ne vas pas, d»couvrant les imperfections, au lieu de considérer le travail que Dieu a pu faire, le découvrir eu travers de tout ce qui peut encore rester à faire, afin de trouver une occasion nouvelle de rendre grâce à Dieu et aussi d'être réjoui et fortifié.

 

Le découragement ne vient-il pas de ce que nous considérons ce qui reste à faire plutôt que de voir ce qui a été fait?

 

Mais la joie, la force, le courage, l'espérance viennent de ce que nous considérons l'œuvre qui a été accomplie.

 

N'avez-vous pas remarqué que l'apôtre, même lorsqu'il a à faire de profonds reproches commence toujours par mentionner tout ce qu'il y a de bon. N'y a-t-il pas là une leçon à tirer dans nos rapports avec les autres, dans le service que nous faisons pour eux et à la façon de les aider à remporter des victoires.

 

C'est à la suite d'un envoi d'argent que Paul écrit aux Philippiens. Il y a là une marque particulière de l'affection qu'ils portaient à 1'apôtre, mais aussi de l'Esprit qu'ils avaient montre dans tous les temps par rapport à, l'Evangile.

 

Ils s'étaient associés de cœur aux travaux et aux peines de l'Evangile, non seulement depuis le premier jour, mais jusqu'à ce jour. Heureuse l'Assemblée qui conserve cet Esprit.

 

Il est à remarquer que trop souvent, les chrétiens perdent de vue la réalité de 1'Evangélisation. Car c'est de cela qu'il s'agit ici. Le zèle déployé par les chrétiens au début de leur conversion diminue souvent pour l'Evangélisation. Ils trouvent souvent une foule de prétextes, ou d'excuse qui paraissent valables pour négliger l'évangélisation. :

 

  1. C'est toujours pareil, l'on a entendu si souvent ces messages.

 

  1. J'ai besoin de repos. Je dois sortir mes enfants.

 

 

  1. L'on fait des différences entre ceux qui prêchent. On épluche les messages.

 

L'évangélisation est le travail de l'Eglise. J'y apporte ma contribution. Je n'y viens pas chercher, mais apporter quelque chose. Certains diront : «Je n'y fait rien».

 

J'y crée l'atmosphère, la force de l'Esprit, j'y purifie les lieux par ma présence. Je permets la liberté pour la prédication, je là soutiens par ma prière intérieure, réalisant que l'évangélisation ce n'est pas la teneur de la prédication, mais l'onction de l'Esprit qui accomplit le travail dans les cœurs.

 

Quand J'en suis arrivé à désirer entendre un beau message, je suis déjà sur le chemin du refroidissement.

 

La joie de Paul, son action, c'est que les Philippiens n'avaient pas faillis dans la part qu’ils prenaient à l'Evangile. Ils avaient conservé cet esprit d'amour et de dévouement avec aux intérêts de l'Evangile.

 

Or, ce qui fortifie la pensée de l'apôtre, c'est que cet attachement des Philippiens à l'Evangile, ce dévouement pour sa propagation, n'était pas le produit d'une exaltation charnelle d'un cœur qui s'enflamme pour une idéologie qui se consume et qui s'éteint, mais le produit d'une œuvre divine.

 

C'était le Dieu de l'amour et de la Bonne Nouvelle qui avait opéré cela dans le cœur des Philippiens.

 

Celui qui a commencé en vous.

 

Cette pensée donne à Paul une grande assurance. Il n'est plus là comme celui qui semble entraîner les cœurs, mais Celui qui les entraîne, c'est Dieu.

Nous avons-là une grande pensée ! Trop de chrétiens tirent' leur énergie, leur élan, leur enthousiasme de ce que peut apporter un homme, plutôt de venir eux-mêmes puiser à la source intarissable de toute vie et de toute grâce. N'est-ce pas là l'histoire de tant' de réveils religieux qui ont été sans lendemain parce qu'ils étaient établis sur un homme. Cette vérité se retrouve au travers de toute l'Ecriture.

 

a) L'histoire des Jugea, où le libérateur disparu, le peuple retombait dans le péché.

 

b) L'histoire des rois, où Israël substitut à l'Eternel un roi visible auquel il va se lier. Le peuple suivra la position de son roi, d'où les élans religieux d'une génération et l'idolâtrie profonde d'une autre.

 

De notre temps, l'on parle du réveil de Finney, Moody, Wesley. Voilà un grand danger. Doit-on mépriser l'homme revêtu de la force de Dieu? Non! Mais voir les choses avec intelligence. L'homme est l'instrument, mais Dieu est la source. Si mon expérience spirituelle ne passe qu’au travers de l'homme, elle sera éphémère, mais si par l'homme, je suis conduit à Dieu, elle subsistera.

 

Le témoignage de Jean-Baptiste est magnifique : Toi qui es-tu? Je suis la voix

 

Il faut qu'il croisse et que je diminue.

 

C'est ce que Paul dira aux Corinthiens - I Cor. 3/5 -Dieu fait croître et celui qui est quelque chose, c'est celui qui fait croître, c'est-à-dire Dieu.

 

Or, l'intelligence spirituelle de Paul avait remarqué cela chez les Philippiens et c'est pourquoi avec assurance il peut s'enhardir à Dire :

 

«Celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ.»

 

Je voudrais signaler le danger d'appliquer un verset biblique â toute situation ou position spirituelle. Il faut savoir le laisser dans son cadre. L'apôtre avait vu Dieu agissant chez les Philippiens et les fruits visibles montraient aussi quelle était la source de la bénédiction. Paul pouvait alors compter sur la perpétuité de la bénédiction.

 

Il y a là un principe sur lequel peut s'appuyer notre confiance dans le Seigneur, pour mener à bien son œuvre, même lors­qu'il y a chez un individu, comme dans l'Assemblée beaucoup de choses qui ne vont pas. Comme je l'ai montré, ne regardons pas à ce qui reste à faire, mais découvrons le fruit même infime de l'œuvre de Christ et alors nous oserons nous enhardir à penser que celui qui a commencé une bonne œuvre, la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ.

 

C'est ce que Paul a vu chez les Corinthiens au travers de toutes les imperfections et c'est ce qui l'a encouragé à redresser tout ce qui avait dévié.

 

C'est ce que Paul exprime au verset 7. «Il est Juste que je pense ainsi»parce que vous participez à la même grâce que moi». L'amour que Paul avait pour l'Evangile, il le retrouve chez les Philippiens et cet amour s'est concrétisé à son égard par leur soutien en soutenant l’apôtre, ils participaient avec lui à la défense et à la confirmation de l’Evangile.

 

Quelle vision glorieuse non seulement de la communion, mais de l’amour qui doit régler notre activité dans l’Evangile (Voir version de Jérusalem) Et plus notre position est élevée, plus cette régie doit se faire sentir.

 

Dans le verset 8, l’apôtre nous rend un témoignage extraordinaire : «Car Dieu m’est témoin que vous chéris tous avec la tendresse de Jésus-Christ».

C’est devant Dieu que Paul vit, dans la lumière de celui qui le sonde, qui connaît les sentiments, les mobiles de ses paroles ou de ses actes.

 

«Je vous chéris avec la tendresse de Jésus-Christ.»

 

" Dans les entrailles "

 

Quelle vie intime, quelle identification avec le Maître. Paul n'use pas de sa position pour s'élever, mais pour élever les autres, à l'image de Jésus qui a mis le comble à son amour en l'avant les pieds dos disciples.

 

Paul est heureux, dans ses chaînes, dans son abaissement, de sentir que tout cela est pour le bien des Philippiens. Il y a là une réciprocité remarquable. Que le Seigneur nous rende capable de cet amour pratique, démonstratif dans le glorieux service de l'Evangile.

 

Poursuivant sa pensée, l'apôtre nous montre la direction de ses requêtes devant Dieu; c'est que cet amour augmente do plus en plus en connaissance et en pleine intelligible.

 

Version Lausanne : Augmente en connaissance en toute délicatesse de sentiment.

 

Version Jérusalem; Votre charité croissant de plus en plus, s épanche en cette vraie science et ce tact affiné.

 

Il y a toujours progression, mais cela suivant ce qu'est la perfection divine, sagesse (ou connaissance - ou vraie science). C'est-à-dire révélation de ce qu'est Dieu.

 

Intelligence (délicatesse de sentiment, tact affiné) façon de pratiquer les œuvres divines.

 

Pour le discernement des choses les meilleures, c'est le discernement du bien et du mal selon Dieu, fruit de la puissance de son Esprit, comprenant ce qui, dans ce monde de ténèbres, est vraiment selon les perfections divines?

 

Il y a les choses bonnes et les choses meilleures. C'est une bonne chose que d'éviter les péchés positifs, d'observer les règles générales de la sanctification, mais ce qui est encore meilleur, c'est de tendre vers toutes les excellences, vers toute la ressemblance de Christ que je puis arriver à connaître.

 

- C'est d'ailleurs la pensée qui s'impose tout au long de cette épître -Et cela pour nous parfaire et nous amener à la position que Dieu désire pour le jour de Jésus-Christ : Purs et irréprochables, remplis du fruit de justice qui est par Jésus-Christ à la gloire de Dieu.

 

Remplis du fruit de justice

 

La justification doit produire un fruit qui est notre transformation à l'image de Christ. C'est là le but essentiel du salut. C'est cela qui est par Jésus-Christ à la louange et à la gloire de Dieu. C'est le vrai témoignage, celui qui remplit le ciel d'allégresse et qui pour l'éternité sera la manifestation de la grâce de Dieu.

 

Ch. I Verset 12

 

Dans cette partie commence la réalité de l'épître. Ces premiers versets en ont servi d'introduction. Et nous allons nous rendre compte quelle vision l'apôtre va nous donner du Seigneur Jésus et de notre union avec Lui.

 

L'apôtre est en prison; et l'ennemi semble avoir remporté une éclatante victoire, réduire au silence la voix qui, au travers du monde, lui arrache les fîmes par l'Evangile. Dans cette situation examinons quelques pensées par rapport au témoignage de l'apôtre.

 

  1. a) Un homme entièrement au-dessus des circonstances

Paul a remis sa vie entre les mains du Seigneur. Ce n'est pas là un geste impulsif, né d'une émotion quelconque, mais la conséquence normale d'une vie qui a rencontré Dieu et qui connaît Dieu.

 

C'est pour Christ que je suis dans les liens !

 

La glorieuse expérience de Paul dans sa rencontre avec Christ. Le changement de sa vie, son abandon entre' les mains du Seigneur.

Que veux-tu que je fasse !

 

Désormais c'est le Seigneur qui va conduire sa vie, qui en est responsable. Paul est esclave de Jésus-Christ, sa vie n'a qu'un but : Le servir. C'est pourquoi, les circonstances; même les plus contraires, celles ou l'adversaire semble triompher, ne l'accablent point. Son Seigneur est plus grand que les circonstances. Celui qui est avec Lui est plus grand que celui qui est dans le monde.

 

Quelle paix, quelle assurance, quelle confiance en son Dieu. Il trouve là une raison d'exhorter les Philippiens, car le cœur est vite enclin au découragement, «Pourquoi Dieu a-t-Il permis cela? Nous manquons souvent de confiance et d'intelligence. Le chrétien voit toujours Dieu l'empêchant de passer par l'épreuve. Dieu n'empêche pas l'épreuve, mais «Il sait délivrer de l'épreuve les hommes pieux.» Il y a chez Paul une intelligence spirituelle et une grande connaissance de Dieu.

 

Son emprisonnement a contribué aux progrès de l'Evangile. Le témoignage de Jésus est entré là où jamais il ne serait venu. Nul n'ignore que c'est pour Christ et plus que cela, les frères n'ont pas été saisis de crainte ou de honte à cause de ces liens, mais cela les a stimulés et ils sont pleins d'assurance pour annoncer 3ans crainte la Parole,

 

b) Un homme qui discerne le positif

 

Il aurait eu bien des raisons de voir le négatif. Les Eglises privées de son ministère, de ses soins spirituels, les païens privés de son œuvre missionnaire, etc ... Tout cela est en gros plan devant lui. L'œil de la chair voit ses choses, mais l'œil spirituel découvre le positif, comprend l'œuvre de Dieu et même dans les circonstances les plus défavorables, trouve l'occasion d'y rendre témoignage.

 

c) Un homme mort à lui-même.

 

Une position qui pourra le blesser au dedans de son Sme. Epreuve plus grande que celle de la prison, des frères prêchent Christ pour ajouter à ses liens et pour susciter quelques tribulations. On peut tout supporter des païens, mais de ceux qui se disent chrétiens, qui parlent de Christ, qui prêchent Christ! Non cela c'est inconcevable, impardonnable!!...

 

Quel témoignage rend cet homme en face d'une telle épreuve! Quelle identification avec son Seigneur (Zacharie-13/6). Aucune amertume dans son cœur, aucune révolte, aucune accusation, ni aucun jugement. Il constate le fait et s'oublie lui-même. - Christ est annoncé - Qu'importe si lui Paul est foulé aux pieds. Christ est prêche et des âmes peuvent trouver le salut. Quelle preuve éclatante du véritable amour!

 

Quand je pense que l'on trouve encore parmi le peuple de Dieu tant de susceptibilité, tant d'amour de soi-même. Toucher à sa personne, ça c'est insupportable. Paul connaissait Jésus dans son amour, dans sa souffrance et il marchait dan3 le même chemin.

 

J'ouvre une parenthèse, pour montrer que même dans l'Eglise primitive, l'on a trouvé et 1'on a vu cet égarement vis à vis de la Parole de Dieu, de l'œuvre du Seigneur. Des hommes annonçant Christ par intérêt, avec un cœur qui n'est pas pur, avec un témoignage qui n'est pas bon.

 

Cela ne doit pas nous arrêter dans notre marche ou dans notre foi, nous rappelant que c'est à la fin que viendra le jugement de toute chose ( I Cor. 4/6) et que seul le Seigneur est qualifié pour rendre à chacun ce qui lui est dû. Efforçons-nous chacun pour notre part de marcher d'une manière droite, pure et digne de la grâce qui nous a été faite.

 

  1. d) Un homme de foi

 

Paul se réjouit de tout ce qui peut faire connaître le Seigneur. Dans toute cette épreuve, il persiste à 3e réjouir parce que sa foi dans le Seigneur lui donne 1'assurance que cela tournera à son salut.

 

Satan fait toujours une œuvre qui le trompe et Dieu fait toujours concourir toutes choses au bien de ceux qui l'aiment. De cela Paul en est convaincu. En annonçant Christ par quelques motifs que ce soit, l'on rend témoignage à son ministère, à l'œuvre à laquelle Christ l'a appelé. Je n'aurais honte de rien - secouru par vos prières et par l'assistance de l'Esprit de Jésus-Christ.

 

L'Esprit de Jésus-Christ

 

Paul a pénétré' dans l'intimité du Maître et il connaît les souffrances auxquelles Christ a été exposé et c'est avec le même esprit qu'il marche devant Dieu et ce témoignage affermit son cœur. Il connaît la valeur de la prière et l'œuvre que l'Esprit Saint accomplit dans sa vie. Voilà sa foi dans le service : Je n'aurais honte de rien.

 

  1. e) Un homme consacré : « Christ est ma vie».

 

Dans cette pensée de sa délivrance, Paul va à l'extrême. Il va comparaître devant César; son sort est incertain. Sera-t-il gracié? Mourra-t-il? Avant d'exprimer sa pensée, il exprime sa consécration. Il aimait l'Evangile, il aimait son ministère, il aimait son œuvre pour l'Eglise et par là les âmes ... mais Christ était sa vie.

 

Privé de tout, même placé devant la mort, elle était pour lui un gain. Parce que Christ était sa vie, tout pouvait lui être ôté, sauf son Seigneur, Il L'avait placé au-dessus de tout, il s’était donné à Lui sans restriction. Il avait tout mis sur l'autel.

 

Dans ce terrible creuset, Paul a pu faire le point et mettre-chaque chose à sa place, dans un équilibre que seul Dieu peut donner. L'œuvre n'a pas perdu son intérêt pour lui, mais dans sa vie elle a pris sa vraie place et a permis à Christ de prendre la sienne?

 

f) Un homme conduit pas l'Esprit

 

Quelques mots d'abord sur l'expression : m'en aller et être avec Christ ce qui est beaucoup le meilleur.

 

Part, montre bien l'état conscient du croyant qui quitte cette terre. Sur la terre il est avec Christ. Il sent sa présence, il vit avec Lui. La mort physique viendrait-elle détruire ou annihiler pour un temps cette communion? Ce serait une négation de l'Ecriture et des primasses de Dieu.

 

Au contraire notre départ de ce monde nous place dans une communion bénie avec, le Seigneur, communion qui n'est plus coupée par les luttes de la vie. Certes ce n'est pas encore la plénitude, qui ne sera qu'à la résurrection, mais c'est déjà le vrai repos dans la présence et la lumière de Dieu.

 

Il est plus nécessaire que je demeure dans la chair. Par cette parole, Paul montre bien l'intelligence qu'il a de la volonté de Dieu à son égard. Le Saint-Esprit lui montre nettement ce qui est le plus nécessaire dans le temps présent.

 

Certes, pour Paul partir avec Christ c'est le meilleur pour lui, mais il sait que pour l’œuvre de Dieu il est plus nécessaire qu'il reste. Et je suis persuadé et je sais ..... quelle assurance de la volonté de Dieu à son égard.

 

Toutes ces pensées sont le résultat d'une vie près de Dieu dans laquelle le Seigneur a toute la place et qui n'a vraiment comme objectif que la gloire de Dieu.

 

Nous venons de voir ce que Christ est pour Paul et aussi pour l'Assemblée au travers du ministère de cet homme. Paul est convaincu qu'il sera libéré pour l'avancement spirituel et' la joie des Philippiens qui trouveront en cela une occasion de se glorifier en Jésus-Christ.

 

Paul aime l'Assemblée de l'amour de Christ et s'il désire que leur joie soit grande par son retour, ce qu'il désire encore plus pour eux, c'est qu'ils établissent leur vie selon l'Evangile et dans l'Evangile et que leur conduite soit en rapport avec la foi.

 

Qu'il vienne ou qu'il ne vienne pas ne doit pas influencer leur conduite. Ce qui l'influence, c'est l'Evangile, leur montrant ainsi qu'ils ne vivent ni devant un homme, ni pour un homme,, mais pour Dieu et devant Dieu.

 

La faiblesse de certains chrétiens (cigarette ou autre, etc ;..) D'autres pour marcher dans la Vie pnt toujours besoin de l'approbation du pasteur. Ils ne savent pas prendre devant Dieu la responsabilités de leurs actes.

 

(Ils ont besoin d'un directeur de conscience). «Conduisez-vous» (Lausanne : Gouvernez-vous). Ce qui montre bien la responsabilité personnelle de notre marche avec Dieu et devant Dieu. Notre éducation spirituelle vient de Dieu.

 

D'une manière digne

 

C'est donc l'Evangile qui doit influencer notre vie sous l'action du Saint-Esprit.

 

La Bible de Jérusalem dit que le sens premier signifie : «Mener une vie de citoyen selon les lois de la cité ou de notre nouvelle bourgeoisie.

 

Or, le mot digne, signifie aussi par appréciation, comparativement, par rapport a la valeur que doit représenter l'Evangile.

 

Valeur :    a) Dans la compréhension de la grâce : Ce que Dieu a fait,

 

b) Dans la vision de l'espérance et de la gloire qu'elle m'apporte.

 

 

Voilà ce qui peut déterminer ma nouvelle manière de vivra et m'influencer dans tous les actes et toutes les décisions de ma vie.

 

En rapport plus direct avec l'ensemble, deux choses préoccupaient l'apôtre :

 

  1. 1) La constance et la fermeté dans l'unité de cœur et d'Esprit entre eux.

 

2) L'absence de crainte dans le combat qu'ils livraient avec la force que cette unité pouvait donner.

 

Paul vient de montrer que c'est l'Evangile qui doit influencer leur vie, Maintenant il montre que l'énergie, la force qui doit les influencer dans le combat de la vie nouvelle et celle d'en haut.

 

Vous demeurez fermes dans un même esprit

 

Nous retrouvons ici 1'œuvre glorieuse du Saint-Esprit, qui par la parole nous fonde dans la foi et nous rend inébranlables.

 

Luttant - Combattant d'une même âme (D'un cœur unanime)


C'est ce que l'Esprit veut créer. Cette unité de cœur pour que l'Assemblée soit dans la victoire par le secours d'en haut. L'unité doit être la vision profonde de nos cœurs. C'est l'œuvre divine par excellence. C'est là le grand combat pour la propagation de l'Evangile.

 

Le chrétien a à lutter pour son affermissement personnel et pour maintenir l'unité spirituelle, afin de faire triompher l'Evangile.

 

Nous revenons toujours à cette pensée si importante : l'unité, la communion fraternelle. Le diable s'y oppose de toutes ses forces. S'il divise, il triomphe, sinon il est vaincu. C'est ce que Paul mentionne dans les versets suivants.

 

Si les chrétiens sont unis dans un même cœur, une même pensée pour les progrès de l'Evangile. Dieu est là - et si Dieu est là : le déchaînement de l'adversaire, la crainte qu'il tache d'inspirer, reste sans effet et disparait.

 

Si les chrétiens marchent selon l'esprit d'amour, de puissance, de conseil , leur position en Christ est évidente. Le témoignage de Dieu est établi au milieu d'eux et ils sont pleins d'assurance.

 

Quant à l'adversaire, de quelque façon qu'il agisse, il se rend compte que ses possibilités sont insuffisantes devant la force qu'il rencontre : Il peut avoir toutes les forces du monde à son pouvoir (l'Ecriture dit : I Jean 4/4 - 2 Chroniques 32/7-8 -2. Rois 6/16 ) mais il rencontrera la puissance de Dieu et en vérité c'est de cette puissance qu'ils sont les adversaires et non de la notre.

 

Quelle absolue nécessité que la communion fraternelle, soit que l'adversaire nous assaille personnellement dans notre vie spirituelle (Eccl. 4/9) Jésus les envoya deux à deux - Si deux s'accordent sur la terre (Matthieu 18/19)

 

La liberté, la confiance qui doit régner entre les enfants de Dieu dans le combat spirituel : soit que l'adversaire ligue les forces du monde pour s'opposer à nous par la persécution ou autre.

 

Quoiqu'il en soit c’est dans la victoire qu'est établi le chrétien.

 

Triste perspective pour l'ennemi de nos âmes et joie profonde pour nous.

 

Ainsi le salut et la délivrance des enfants de Dieu est ainsi assuré. Mais Paul démontre que cela est de la part de Dieu Lui-même et que c'est une grâce de Sa part.

 

Ce combat est de la part de Dieu

 

Il entre dans le plan, dans la pensée de Dieu. Il n'est pas le résultat de situations imprévisibles, mais l'expression même de la volonté de Dieu. Cela fait partie de Sa grâce.

 

Non seulement il nous est fait la grâce de pouvoir croire à Jésus, mais encore de souffrir pour Lui (ou à cause de Lui). Ma position de chrétien déchaine contre moi l'œuvre de l'adversaire. Dieu pourrait me l'éviter, mais II la permet :

 

 

  1. 1) Parce que ma foi glorifie Dieu.

 

  1. Parce que c'est la voie normale à cause du péché qui est dans le monde (Jean 15/18-25).

 

 

3) Parce que c'est le moyen pour parvenir à la perfection (Hébreux - 2/10 - 5/8)

 

 

Ce combat; Paul le soutenait comme le partage de tout vrai chrétien, mais dans cet esprit de joie et de victoire qui est en nous le témoignage de l'Esprit.

 

 

Pasteur R. Copin


 

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